A la base, le but de la traversée était d'atteindre au moins Stromboli, éventuellement l'Etna. Mais il aurait été dommage de ne pas en profiter pour faire des escales dans quelques-unes des principales villes Italiennes, ou dans d’autres plus petites et moins touristiques, plus « Italiennes ».
De la, j’ai pointé sur une carte de l’Italie (la pauvresse n’en est pas revenue indemne) les villes potentiellement intéressantes à voir : Une fois parti, libre a moi de partir vers telle citée plutôt que telle autre …
Finalement, j’arrive le 17 octobre vers 15h30 sur l’ile via la navette rapide reliant les différentes iles de l’archipel des Eoliennes. On a le choix entre deux villages : Stromboli ou Ginostra.
Le premier est le plus grand et le plus touristique, le sentier pour le volcan qui en part étant plus ou moins surveillé par « i carabinieri » (ou équivalent). Le deuxième est tout petit, avec une trentaine d’habitant à l’année et 300 en période touristique … et le « chemin » pour le sommet est aussi bien moins surveillé (pas du tout ?).
Etant donné le coût d’un guide (à peu prêt abordable pour le touriste moyen, mais hors de prix pour moi ~30/40€), j’opte pour une montée en solo discrète par Ginostra.
Une fois sur place : Pas d’eau !!! Le truc stupide ... Le village est tellement petit que ses habitants boivent de l’eau en bouteille et utilisent l’eau de pluie ! (enfin quand il pleut …)
L’unique bar du village ne me permettra pas de faire le plein (le patron semblait avoir perdu son amabilité sous une bombe volcanique), et mon salut viendra de Renata.
A moitié Suisse et Italienne elle habite le village et m’invite chez elle pour remplir mes bouteilles et prendre le café.
Les murs intérieurs de la cuisine sont couverts de peintures faisant allusion au volcan : j’apprends que le village à déjà été ensevelit par une coulée de lave, ses habitants trouvant refuge dans le cimetière.
Elle m’indique les deux passages qui mènent au sommet : l’un part du fameux cimetière, en haut du village, et est plutôt escarpé ; l’autre longe la mer puis la Sciara del Fuoco, et est, selon elle, plus facile d’accès. J’opte pour ce dernier, car on peut camper au dessus de la Sciara. Renata me propose même de m’héberger pour la nuit si j’ai un souci au campement =)
Je la quitte finalement vers 17h pour rejoindre le lieu prévu du bivouac.
En route je rattrape un couple de voyageur qui était descendu avec moi du bateau : On a le même but et on fait rapidement connaissance. Tous deux Suisses (encore !), Michel et Christina ont pour projet une ascension la plus matinale possible (départ vers 3h) afin d’arriver en haut avant le levé du soleil.
Me concernant, j’avais initialement prévu une arrivée vers 7h, puis une journée au sommet planqué (tant qu’à faire, il vaut mieux éviter de tomber nez-à-nez avec un groupe guidé …) et finir en passant une nuit au sommet pour observer l’activité. Même si c’est une chose qui a déjà été faite, avec le recul je me demande si s’aurait été bien prudent …
Nous arrivons rapidement à la petite plateforme (agrémentée d’un « banc » en fer) surplombant la Sciara del Fuoco ("l'Allée du Feu"), immense saignée dans les flancs du volcan qui en accueil les laves et autres bombes.
Nous passons la soirée tous les trois, autour d’un bon vin (merci Michel), d’un bon repas, le tout ponctué des soubresauts du Stromboli et d’un magnifique couché de soleil sur la tiède et calme méditerranée.
Difficile de s’endormir sur les flancs d’un volcan qui assure le spectacle toutes les 20 à 40 minutes ! Régulièrement de plus ou moins large explosions illuminent la nuit, tandis que parfois des blocs rougeoyants de taille imposante dévalent la Sciara jusqu’à la mer en bondissant sur les flancs abrupts du volcan. Jusque vers 23h de nombreux éclat de lumière fusent au sommet : Les groupes en visite guidé se succèdent … Sur l’eau aussi les flash sont bien présent : A chaque manifestation, de discrets bateaux crépitent soudainement ! Vers minuit les derniers d’entres eux rentre au port, les derniers groupes sont sur le chemin du retour, Stromboli n’a dés lors plus qu’un seul spectateur … Au dessus du sommet en feu, de nombreuses étoiles filantes zèbrent un ciel étoilé magique traversé par notre imposante Voie Lactée ...
(Un peu moins drôle, les nombreux Mille-pattes qui sortent la nuit et vous grimpent dessus … dormir à la belle étoile a aussi ses revers)
Le sommeil fini par me prendre par surprise vers 1h du matin … et je suis réveillé à 3h par Michel et Christina qui débutent l’ascension ; On dormira une autre fois …
Ils m’ont proposé de monter eux, et n’ayant aucune idée du chemin j’ai accepté : Quitte à se fouler une cheville, autant le faire en bonne compagnie …